Aménagement des examens et concours

Des mesures spécifiques sont également prises en compte dans l’organisation des examens et concours publics. Selon le degré de son handicap, l’étudiant bénéficie de différents aménagements :

- 1/3 de temps supplémentaire lors de l’examen,
- des moyens techniques.
- des moyens humains (interprète en langues des signes ou codeurs).
- des aménagement de poste (seule personne dans la salle avec la surveillante)
- des épreuves peuvent être dispensés dans certains cas et sur décision du chef d’établissement.

Pour solliciter une demande d’aménagement spécifique à votre handicap, la demande est au président de l’université ou à adresser au médecin désigné par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées. Les autorités administratives prennent alors note de l’avis du médecin et avise le candidat des aménagements prévus. Elles s’assurent également de l’accessibilité aux salles d’examens.

Une question posée par un orthophoniste et une étudiante sourde :

"Je suis orthophoniste et je travaille avec une jeune femme porteuse d'une surdité sévère ( implant OM) elle doit passer son BTS d'assistante de direction au mois de mai . Une demande de 1/3 temps à été faite et acceptée par le rectorat mais nous nous posons la question de savoir si les examinateurs sont au courant du handicap de manière générale ou plus précisément du type de handicap , ici handicap auditif.

Pour ma part je recommande à ma patiente de notifier à ses examinateurs qu'elle est porteuse d'un handicap auditif et de leur demander de bien vouloir se placer bien en face à face et d'éviter de parler lorsqu'elle ne peut pas les regarder pleinement , en gros je demande aux examinateurs de s'adapter au handicap ... ce qui est prévu dans la loi de 2005 .
Ses enseignants lui conseillent de ne rien dire car cela pourrait être vécu comme une demande d'indulgence ...

Pourriez vous nous dire si vous avez déjà eu des questionnements de ce type ? et surtout si vous avez des retours positifs ou négatifs sur ces deux positions. Merci aussi de nous donner votre position .

Personnellement je considère que ne pas demander à l'autre un minimum d'adaptation et ne rien dire revient à "cacher" un handicap ... pourquoi cacher quelque chose qui ne devrait rien avoir de "bizarre" , d'étrange" ou de "honteux" ..."

Reponse d’ETSF :

Pour revenir à votre mail, c’est une nouvelle question qu'on ne s'est pas encore posée. Je constate que vous avez très bien compris que la loi les oblige à organiser un tiers temps pour toutes les personnes handicapées qui le réclament. Si les examinateurs ou les responsables refusent l’aménagement, c'est donc une faute judiciaire. Le tribunal peut ordonner de réorganiser l’examen pour tout le monde pas seulement pour le sourd. Cela s’est déjà produit une fois.

Ensuite, en principe, les examinateurs ne seront pas au courant à l’avance du jour de l’examen. Sauf si les sourds demandent un aménagement de salle afin de ne pas les déranger à la fin d’examens à cause des bruits importants. Là, le responsable du centre des examens sera au courant qu’il y a un tiers-temps supplémentaire pour les personnes handicapées. Normalement, les étudiants handicapés disposent un papier officiel envoyé par le rectorat en général qui autorise un tiers-temps supplémentaire.

Après avoir analysé le cas de cette étudiante sourde, je vous conseille fortement d’accompagner cette étudiante pendant l’examen oral. C’est pour sécuriser en cas de problème et d’éviter les incidents. L’accompagnant peut être un professeur, une interface de communication ou un interprète. Je conseille de prendre un interprète professionnel en langue des signes ou un codeur professionnel, il vaut mieux éviter de prendre quelqu’un qui connaît bien l'accompagné comme un membre de sa famille. MAIS, il ne faut pas oublier de marquer sur la lettre de demande d’autorisation pour demander l’aménagement d’examen. Si on n’a pas marqué sur cette feuille pour la question d’accompagnement, ce sera refusé sur place les examens. Il faut prévoir à l’avance.

Pour conclure, il faut impérativement informer aux examinateurs même 5 ou 10 minutes avant de commencer, c’est pour laisser les examinateurs de prendre le temps d’adapter, d’éviter des mauvaises surprises. Ce sera mieux qu’un de ses professeurs lui informe, pas le candidat. Dans ce cas là, à ma connaissance, il n’y a jamais au d'incident. Si cela est déjà arrivé, la marge de risque est très élevée.