Témoignages des étudiants sourds
Témoignage d’une étudiante sourde profonde en 1ère année de BTS génie optique photonique
A
la fin du mois d‘août 2007, la réunion pédagogique a lieu avec le
proviseur adjoint , mon père, ma belle-mère et moi au lycée Déodat de
Sévérac de Toulouse.
Pourtant, mon proviseur adjoint avait
l’esprit plutôt fermée donc elle n’est pas du tout capable de m’aider
un peu à trouver une solution…Je lui ai expliqué plusieurs fois que
malgré ma surdité de naissance, j’ai besoin d’une aide spécifique en
cours notamment la présence d’une interprète. En effet, depuis mon
enfance, j’ai l’habitude de bénéficier de cet aide donc j’ai réussi à
franchir les portes au brevet des collèges et puis au baccalauréat
scientifique spécialité physique-chimie.
Ensuite, d’après la loi
du handicap 2005, le proviseur adjoint devait avertir d’abord l’accueil
d’une élève handicapée auditive dans son établissement scolaire au
Rectorat de Toulouse pour que je sois reconnue élève sourde sur le
dossier scolaire.
Pour cela, elle n’a fait aucune information sur ma situation au Rectorat depuis le mois de septembre 2007.
Un
mois plus tard, je me demande pourquoi je n’ai pas d’interprète en
cours…Alors je suis allée voir le service d’interprètes « INTERPRETIS »
donc une interprète a essayé de m’aider au minimum, et elle a contacté
au Rectorat immédiatement. Le Rectorat a été très surpris par rapport à
mon dossier scolaire et il n’était rien au courant de ça.
Il m’a
dit que le proviseur contacte le rectorat obligatoirement afin
d’organiser les horaires d’interprétation. Même mon interprète a
téléphoné à mon proviseur adjoint plusieurs fois pour lui donner un
conseil important à propos de mon dossier scolaire mais ce proviseur
adjoint est occupé. Alors son collègue de travail a pris des notes pour
lui …
En conséquence, elle ne l’a jamais appelé depuis ce mois-là.
Au
fait, j’avais l’impression d’avoir une interprète pour les matières en
difficultés comme l’électronique, le français , les physiques
appliquées etc.…Malheureusement, cela s’est mal passé en formation car
je me suis vraiment noyée en cours..Même le professeur particulier est
venu travailler avec moi à la maison ou à la médiathèque deux fois par
semaine, c’était vraiment difficile pour moi de comprendre les
physiques appliquées et l’électronique sans voir les images gestuels
par exemple la traduction faite par une interprète en Langue des signes
françaises…N’oubliez pas que j’ai un double travail au retour chez moi
le soir…Il en résulte que je n’arrivais pas à me décrocher mes études à
cause du gros vocabulaire technique et scientifique….
Avant, mon rêve principale était de devenir ingénieur en optique.
De
plus, j’ai essayé de contacter au moins d’une vingtaine d’entreprises
pour le stage à la fin de cette année pendant sept mois. Pas de
réponses positives à cause de ma surdité !!!
C’est mieux pour
moi d’abandonner ces études juste au début du stage, de trouver un
emploi saisonnier pour trois mois, et de m’orienter vers la formation
de BTS comptabilité et gestion des organisations en alternance à la
rentrée prochaine…
Je trouve que c’était très dégoûtante cette situation..J’aurais pu imaginer ce qui se passe entre les étudiants sourds en BTS…
Il
faudrait que l’on trouve une solution adaptée à ces étudiants en
débloquant la loi du handicap 2005 dans certains établissements
scolaires et aussi les entreprises pour le stage…J’espère que les
étudiants sourds peuvent avoir leur métier de rêve même si ça ne sert
rien à voir avec la surdité.
Nom et Prénom du témoin : Anonyme
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
L1.L2 et L3 de Psychologie à l'Université Jean François Champollion à Albi (Tarn 81)
Master 1 de Psychologie à l'université le Mirail a Toulouse (31)
Actuellement en Master 2 Professionnel de Psychologie à l'université françois rabelais à Tours (37)
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
A
chaque rentrée c'est la rencontre avec l'infirmière et le médecin
scolaire (ce qui ne servait à rien!!!) c'était juste pour que je dise
mes besoins et qu'ils signent..
Ensuite c'était la recherche par moi
même d'un preneur de note et de découvrir ensemble le fonctionnement de
la phocopieuse, les locaux.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Oui,
j'ai toujours eu accès à une photocopieuse ainsi qu'au Tiers tps. Sauf
cette année la photocopieuse n'est pas à proximité de là où j'ai cours
il faut 1/4h de marche pour avoir accès a la photocopieuse et il y a
des horaires précis!! du coup je fais au papier carbone et je prends
les cours à ceux qui les écris sur ordinateur pour les avoir par clef
USB.
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
les aides financières sont les photocopies et le financement de mon preneur de note.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Non
je me débrouille par moi même soit en demandant aux enseignants leur
cours ou aux autres élèves, les études sont primordiales donc je me
donne à fond !!!
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
La
visite à la médecine préventive chaque année auprès d'une infirmière et
d'un médecin est inutile!!!! car pour nous demander si on est bien
sourd et quelle est l'étiologie etc.. c'est de la curiosité malsaine.
Surtout
qu'on perd notre temps car en 5 ans d'étude dans les lieux différents
ils ne m'ont rien apporté surtout qu'une année à Albi le médecin à
voulu me faire passer un test audiométrique!!! il halluciné comme je
n'entendais rien un abruti en clair!!
si on pouvait nous éviter de
rencontrer à chaque rentrée des personnes comme ça juste pour signer un
papier autant que ça soit notre ORL qui le signe !!!l'accord d'un tier
tps et d'une prise de note !!!!! puis c'est nous même qui disons nos
besoins il faut le savoir à l'avance on nous propose pas quelque chose..
Nom et Prénom du témoin : Anonyme
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
j'ai
passé un BAC ES (économique et sociale)que je n'ai pas obtenue pour
plusieurs raisons. cela dit je trouvais qu'au niveau interprétariat il
n'y avait pas assez d'heure surtout dans les matières à forts
coefficients. j'avais aussi des professeurs venants de l'institut des
jeunes sourds qui ne savaient pas signer. Ce que je trouve d'ailleurs
inadmissible, c'est comme mettre une barrière à notre apprentissage. si
je devait améliorer le concept se l'intégration scolaire des personnes
sourdes, je mettrais déjà des professeurs signants et plus
d'interprètes.
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
je
n'ai jamais été à l'université, non pas parce que je n'avais aucune
aide mais parce que cela ne m'intéressait pas. je me suis donc orientée
dans une formation de moniteur-éducateur. j'ai d'abord fait une
préformation pendant 1 an pour des personnes sourdes et malentendantes
où nous avions à notre disposition un interprète entièrement pris en
charge par l'école et par le conseil général. (c'était en 2003)puis
pendant les deux an de formation où j'étais intégrée avec des
entendants, j'avais également un interprète mais que je n'avais pas
forcément besoin pour des thématiques spécifiques où il devait
s'occuper d'autres personnes sourdes.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
je
suis malentendantes donc dans la catégorie des personnes qui "entendent
trop bien"... c'est-à-dire que je me situe entre 60% et 80% de perte
auditive depuis la naissance. ce qui nécessite bien évidemment aucune
aide de la part de la MDPH. Donc pas d'AAH, ni de carte d'invalidité
mais seulement une reconnaissance de travailleur handicapé. Or j'estime
que même en étant malentendante tout en étant très débrouillarde que
j'ai droit à des aides car les prothèses auditives coûtent
malheureusement trop chères... cela dit lors du BAC, il est très claire
que l'institution ne répondait pas assez à mes besoins au niveau de
l'interprétariat des cours pédagogique. mais au niveau de la formation
j'estime qu'il ont fait énormément d'efforts pour nous aider au mieux.
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Non
je n'ai jamais eu d'aide financières pour la simple raison qu'au yeux
de la société, je ne suis pas "assez" sourde. Or, il devrait aider les
personnes déficientes auditives quel que soit son degré de surdité car
il y a tout de même beaucoup de surdité entre 50 et 80%. il est bien
d'aider ceux qui se trouve au delà des 80% mais que fait t-on de ceux
qui se trouve en dessous des 80%?
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Non
car j'ai toujours été beaucoup soutenue par mon entourage et je me suis
toujours battue pour obtenir ce que je voulais. j'ai toujours eu une
volonté de fer.
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
si
j'avais une suggestion, ça serait celle-ci: "Ne pensez pas qu'aux
sourds profonds, les malentendants sont là aussi. même si nous nous
débrouillons relativement assez bien, nous n'avons pas toujours les
moyens financiers pour nous en sortir..." Alors pensez à tous les
sourds en général, pas à une toute petite partie...
Nom et Prénom du témoin : Anonyme
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
Apres
avoir obtenu la bac S, j'ai pris la voie artistique au lieu de la voie
scientifique comme le design. Depuis 2004, je continue les études
d'architecture intérieure. Bientôt, je vais passer au master II.
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
Je
me souviens d'avoir un peu le trac parce que j'ai pris les interprètes
pour la première fois à l'école internationale. Pourtant, ca s'est bien
déroulé. En fait, on m'a pris pour une étrangère.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Pas
du tout, c'est moi qui demande tout le temps aux professeurs ce que je
dois faire, etc... En plus, le manque d'informations me mets en courant
à la dernière personne.
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Oui, juste un peu serré ce budget.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Ah
oui, très souvent en raison d'être seule au milieu des entendants, de
ne pas avoir assez d'explications dans les cours, de perdre la morale
en manque de la LSF à communiquer.
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
- Avoir au moins de trois Sourds dans une grande école ou un université ou voire une classe
-
Service d'interprètes toujours 7/7 et 24/24 gratuits (payés par le
gouvernement sous modèle du système de la Californie, Etats Unis)
- Cours de la LSF gratuits pour les étudiants entendants qui sont en même classe que des Sourds s'ils souhaitent l'apprendre.
Nom et Prénom du témoin : Anonyme
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
- Bac S
- Beaux Arts (DNAP) : 3 ans
- Licence d'Histoire de l'Art (3 ans)
- Licence professionnelle de l'enseignement de LSF en milieu scolaire
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
Beaux-Arts
: OK bon accueil même si c'est la première fois qu'ils accueillent une
sourde. J'ai pu bénéficier l'AGEFIPH (j'ai monté le dossier toute
seule). J'ai été toujours seule dans mon parcours universitaire
Fac
(His d'art) : plus dure car l'accueil et les services ne sont pas prêts
pour les sourds pratiquant LSF, j'ai du me battre pour y arriver
jusqu'au bout à décrocher ma licence.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Oui et non.
Les
profs ne sont pas préparés à avoir un sourd dans leur classe, ils ont
des attitudes très maladroites (refus de passer les cours en texte par
exemple, ne comprennent pas qu'il faut respecter l'heure des rdv à
cause des interprètes). Alors que sur le formulaire il y a une case
pour les sourds, malgré tout il n'y a aucun service proposé pour les
sourds : pas d'interprète prêt, je dois me débrouiller pour réserver
l'interprète et trouver un financement.
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Oui
Avec AGEFPIH en premier temps. Je me suis bien renseignée auprès
l'AGEFIPH et j'ai pu convaincre le directeur des Beaux-Arts de financer
en complémentaire grâce à la Mairie.
En second temps, suite à la
re-structuration de l'AGEFIPH, j'ai été obligée contre mon avis d'avoir
recours à l'URPEDA pour le financement. J'ai du me battre férocement
pour obtenir les bons interprètes plutôt qu'avoir des interfaces.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Cela
m'est arrivée à songer de changer mais je n'ai jamais abandonné, j'ai
été bien soutenue par ma famille. Surtout pour la formation
professionnelle, la famille m'a soutenue financièrement (7000 euros la
formation) que l'AGEFIPH a finalement subventionné la moitié.
Mais
maintenant je ne pouvais plus de me battre durant 8 ans de mes études,
je voulais continuer en master. J'ai donc arrêté pour un moment en
attendant que les services soient évolués : service des interprètes
prêt à l'emploi dès la rentrée universitaire, c'est à-dire la fac
s'occupe de réserver l'interprète et finance elle-même sans que je
fasse un geste comme un étudiant normal.
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
-
Service des interprètes prêt à l'emploi dès la rentrée universitaire,
c'est à-dire la fac s'occupe de réserver l'interprète et finance
elle-même sans que je fasse un geste comme un étudiant normal.
- Les
profs doivent fournir les cours tapés aux sourds (les prises de note ne
sont pas une solution idéale car il y a des fautes et des omissions du
contenu des cours)
Nom et Prénom du témoin : Aurore
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
Dès
la réussite de mon bac, je suis entrée en formation d'éducateur
spécialisé où j'ai fait une année prepa (en raison de ma surdité) et 3
ans d'études. J'ai réussi mon diplôme en juin dernier, et depuis je
travaille à l'INJS de Paris.
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
Il
ne se passait rien, chaque année le centre de formation argumentait
pour avoir un financement pour l'accessibilité à la formation aux
étudiants sourds, d'où une rentrée sans inquiétude puisque nous savions
que nous pourrions aller au bout de notre formation.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Oui,
puisqu'elle a mis en oeuvre des moyens afin de rendre accessible la
formation d'éducateur spécialisé aux personnes sourdes (interprètes LSF
à TOUT les cours, droit à 4h d'interprétariat sur le terrain
professionnel en réunion lors des stages, soutien pédagogique, mise en
place d'une groupe de parole pour réfléchir à la place de la surdité
dans notre pratique...)
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Pas
personnellement, l'école où j'ai fait mes études à passé un accord avec
l'AGEPHIP d'où le financement des moyens pour l'accessibilité aux
personnes sourdes...
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Non car on nous a donné les moyens de suivre une formation accessible (interprète, soutien pédagogique etc)...
Nom et Prénom du témoin : Aurélie MAUNOURY
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
Depuis
que j'ai eu mon BAC en gestion comptabilité, je me suis tournée vers le
social qui n'a rien à voir avec la comptabilité. J'ai choisi une
formation d'éducatrice spécialisée qui a duré quatre années dont une
année préparatoire.
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
Dans cette école de formation, je ne suis pas la seule sourde à faire la formation.
Mon
école a formé des étudiants sourds depuis 26 ans. Pour la première fois
dans la vie de l'histoire de mon école, nous étions nombreux dans le
groupe des sourds (13 étudiants sourds au départ et à la fin de la
formation, nous étions 10).
Elle accueille aussi des étudiants entendants qui désirent être éducateurs spécialisés ou éducateurs pour jeunes enfants.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Elle
s'est adaptée à nos besoins, c'est à dire faire venir des interprètes
en LSF pour que nous suivions aisément des cours, des réunions, des
interventions des formateurs extérieurs.
Des entendants se sont
portés volontaires pour prendre des notes car sinon nous, les étudiants
sourds, jongleront difficilement leur regard pour un interprète et
leurs prises de notes. L'école fournit une machine photocopieuse pour
que nous photocopions des prises de note.
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Non,
je n'ai pas obtenu des aides financières. Mon école a pris contact avec
des associations des interprètes en LSF comme SERAC ou SILS et a fait
un appel à l'AGEFIPH pour rémunérer des interprètes et une machine
photocopieuse.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Non,
je n'ai pas jamais renoncé à mes études et je dois aller jusqu'au bout.
Je reconnais que la vie n'est pas un long fleuve tranquille. C'est
important d'être entouré par des collègues de ma promotion, de nous
apporter mutuellement le soutien: l'écoute, la réflexion.
Mon école
a proposé un groupe de parole exclusivement réservé pour des étudiants
sourds qui peuvent s'exprimer sur des sujets divers: les problèmes à
l'école ou à notre stage. Il est animé par une psychologue.
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
Je
tiens à dire que vous avez le droit de vous poser des questions sur
votre voie, de ne pas hésiter à parler avec vos proches qui peuvent
vous écouter. Le fait d'entrer dans les études supérieures est une
tâche difficile et fait partie de notre vie indépendante (nous
apprenons à gérer nous même notre vie d'étudiant(e)) mais c'est
important de se faire aider, par exemple rendre accessible la vie
d'étudiant en faisant un appel à la MDPH pour une aide humaine
(interprètes, codeurs en LPC, stéréotype etc...). Que le combat
continue.
Nom et Prénom du témoin : Charlène COUDRAY
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
Aprés
mon BAC SMS en 2002, j'ai fait une formation de Technicien
d'intervention Sociale et Familiale de deux ans avec trois autres
sourdes, aprés obtention du diplome de Technicien d'intervention
sociale et Familiale j'ai fait une formation d'infirmière de trois ans
et demi. J'attends le résultat du diplôme le 1er décembre 2008.
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
Ce
n'est pas une rentrée universitaire mais une rentrée de formation
professionnelle d'infirmière en 2005, c'est la première fois que cette
école acceuille un sourd. J'étais seule comme élève sourde. Cela n'a
pas été facile pour moi, car c'était la première fois qu'il fallait que
je me débrouille seule dans un monde entendante malgré la présence
d'une interprète. Je me suis sentie seule. Ensuite, la directrice m'a
demandé de me présenter devant toute la classe et d'expliquer ma
surdité. Que j'ai trouvé cela bien. Car j'ai pu expliquer aux élèves
que j'aurai besoin de leurs aides vu que j'étais seule comme sourd et
donc moins d'heures d'interprétation en LSF des cours! Aprés cela, il y
a eu des volontaires qui sont venus me voir!!
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
non,
car pour faire des photocopies des cours, l'école a eu beaucoup de mal
à me les faire! Du coup, je prenais les cours de mes camarades et je
filais en cachette à la bibliothèque de l'hôpital, faire des
photocopies qu'on n'avait pas le droit(l'école est dans l'hôpital).
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Pour
les aides financières, pour ma première année en 2005 d'école
infirmière c'était par l'AGEFIPH, la nouvelle loi n'était pas encore
mis en place. Ensuite pour la deuxième année en 2006, c'était par CNSA
provisoire. Et enfin ma troisième année a été trés trés dur à trouver
une aide financière!!!! Seulement là il n'y a pas longtemps, on a
trouvé que c'était une partie du niveau régional (le ministre de la
santé je crois) qui a payé et une autre de la DDASS!! Et les deux
nouveaux élèves sourds qui sont arrivé cette année en 1ère année
d'infirmière sont dans la merde, car pour le ministre de la santé et la
DDASS ça doit être trop chère du coup, il apporte moins d'aides
financières à ces nouveaux élèves!!
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Non
car j'ai pu trouver des solutions comme filer en cachette à la biblio
faire des photocopies. Seul truc qui a été dur pour moi, c'était le
fait d'avoir qu'environ 300 heures d'interprétations de cours pour
l'année alors qu'on a 700heures de cours l'année!! Donc même pas la
moitié d'interprétation de cours! Et le reste, je me débrouillais seule
avec des livres que j'empruntais à la bibiothèque ou je demandais à mes
camarades de m'aider mais ce n'est pas facile de leur demander de
l'aide tout le temps!! Car ils sont là pour apprendre aussi!!! Malgré
tout ça je suis quand même arriver au bout!!
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
Aider
les deux autres sourds qui arrivent seulement à l'école IFSI
d'Argenteuil. Car je crois qu'elles sont prètes à abandonner!!! Ce qui
est vraiment dommage!!!!! De plus, l'école ne veut plus prendre
d'autres élèves sourds par la suite vu le problème financière.
Nom et Prénom du témoin : Anonyme
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
J'ai
fait 4 années au lycée Joffre à Montptellier par le CESDA (Centre
d'Education Spécialisée). J'ai bénéficié quelques profs spécialisés du
CESDA (Anglais, Français et Maths) et d'autres profs de l'Education
Nationale qui ne pratiquent aucune la LSF. C'est obligatoire de faire 2
années de seconde pour avoir une bonne base d'après le CESDA. Et il y
avait une offre de choix; la BAC S uniquement. Le CESDA a dit que les
Sourds ne peuvent pas faire ES ou L car c'est trop dur... Bien sûr que
c'est faux...
J'ai bénéficié d'une classe spécialisée avec des élèves sourds sauf pour le sport avec les entendants.
J'ai passé l'oral de Français sans interprète, mais avec ma prof spécialisée.
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
Je
suis entrée au BTS en Economie Sociale et Familiale. J'étais angoisée,
c'est la première fois que je me sentais complètement intégrée surtout
que j'étais la seule sourde.
Avec l'URAPEDA, nous avons sensibilisé la classe au début. C'est mieux pour les élèves pour compredre le monde des sourds.
Durant
2 années de BTS, j'ai bénéficié de l'interface. A la première année,
peu d'heures par semaine. J'ai réussi à faire augmenter les heures pour
la 2ème année, en raison de mon examen. J'ai des prises de notes par
quelques bénévoles de ma classe quand il n'y a pas d'interface
A l'examen, j'ai bénéficié des interprètes professionnels.
En
ce qui concerne l'ambiance, je m'ennuyais un peu. Mais heureusement
qu'il y a d'autres sourds au lycée, je les rejoins aux pauses.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Non,
pas vraiment. Ce n'est pas la faute de mon école, parce que mon
directeur a contacté plusieurs fois l'académie quand je suis en 2ème
année pour demander des aides financières d'après la loi de Février
2005. Mais il n'a jamais reçu de réponse.
On se réunit avec les
profs et le directeur une fois tous les 3 mois pour faire le point sur
ma situation. L'équipe pédagogique faisait attention à moi, ne
m'oubliait pas ce qui n'est pas dans les autres situations où
l'étudiant sourd se sent délaissé.
Egalement, les professeurs ont
fait des efforts de me donner des photocopies, résumés etc alors que
les autres n'en ont pas le droit.
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Pas très beaucoup. L'URAPEDA s'en est occupée sur le plan financier (AGEFIPH uniquement).
A
ce moment là, je n'ai pas rempli le demande de la PCH. Je trouvais que
c'est inutile. C'est très peu pour compenser les frais de traduction.
C'était à l'académie de s'en charger.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
je
suis allée jusqu'au bout en 2ème année de BTS. Il me manquait le 3e
année pour un diplôme reconnu par l'Etat. J'ai arrêté car j'en avais
marre que je ne bénéficiais peu d'aides et aussi marre d'être seule.
J'ai préféré attendre voir comment ça évolue. De plus, j'ai voulu
entrer dans le monde du travail pour acquérir des expériences.
Mais
j'envisage de faire ma 3e année l'année prochaine ou dans 2 ans. ou
d'entrer dans une formation où il y a des profs signeurs comme Paris
8ème. Cette formation pourrait me rassurer et faciliter mon parcours.
c'est dommage car on ne peut pas aller plus loin...
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
Jusqu'à maintenant, je vois qu'il n'y a pas d'évolution pour les rentrées universitaires. Toujours les même problèmes....
Je
remarque qu'il y a de plus en plus des jeunes sourds qui veulent
devenir prof de LSF car il y a des formations avec des profs signeurs.
C'est plus facile pour eux. C'est dommage.
J'aimerais qu'il y a un
système comme à Gallaudet en France. Les coûts seront plus avantageux
et les sourds étudiants ne seront plus isolés. Peut être proposer à
l'académie ce modèle...
Nom et Prénom du témoin : Anonyme
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
Après
le bac scientifique, j'ai effectué 4 années d'études universitaires :
une licence Sciences et Techniques des Activités Physiques et
Sportives, mention éducation et motricité au Bourget du lac (73) et une
maitrise Activités Physiques Adaptées à Villeurbanne (69).
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
C'était
toujours un cap long et difficile... Je prenais moi-même des
rendez-vous pour rencontrer des responsables afin de faciliter
l'ensemble de mes études (interprétariat, aides techniques...)
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Peu...
Par manque de volonté de mes responsables, par manque de démarches, par
manque de disponiblités des interfaces, par manque de clarté de mon
cursus afin de démarcher, de répondre à temps à mes besoins...
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Oui
mais pas à l'immédiat... Les démarches étaient très longues et
difficile. De plus, l'aide financière était inssuffisante. J'ai du
m'adapter.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
C'était
une des mes raisons d'arrêter mes études. Ca me demandait plus
d'investissements, à part d'étudier. Je rencontais au quotidien des
obstacles.
Nom et Prénom du témoin : Anonyme
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
BAC STL science technique de laboratoire à Grenoble ( Louise Michel)( 2003 2004 )
1 ere année de fac de biologie a Joseph Fourrier ( grenoble )( 2004 2005 )
2
eme année ESTBB école supérieure des techniciens de biochimie et de
biologie ( Lyon ) cette deuxième année je l'ai faite en 2 ans.( 2005
2007 )
3 eme année ESTBB ( seulement jusqu'a decembre 2007 )
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
Pour
la rentrée universitaire a Grenoble l'URAPEDA a presenté la surdité à
ma classe de l'époque qui a été vraiment utile pour la suite de
l'année.Les étudiants ont été très motivé pour me passer des cours ou
pour m'aider lors des travaux pratics quand je n'avais pas de codeuses
ou interpretes.
Mais par contre pour la deuxième année a l'ESTBB ca
a été completement différent,j'avais demandé une meme présentation de
la surdité mais la comprehension et l'engagement des etudiants a ete
tres differente...peut etre c'est du au fait que c'est une ecole privée
dc payante que les etudiants sont plus perso...
Pour la 2 eme année
en "redoublement" la presentation n'a pas eu lieu car soit disant qu'on
l'avait deja faite l'an passé ce n'etait pas necessaire...mais la
classe n'etait pas la meme...dc j'ai du faire les demarches moi-meme
aupres des etudiants.
Pour la troisieme année pareil pas de presentation.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
pour
les années passées à l'ESTBB seulement la premiere année j'ai eu droit
à des soutiens scolaires pour les TP et quelques cours, ce qui m'a
enormement servi a valider des matières.
Pour l'année de
"redoublement" je n'ai pas eu acces aux soutiens car les profs etaient
trop occupés...et manque de tps...idem pour la troisième année.
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Pour
les aides de financement j'ai eu de la chance d'avoir une entreprise
qui acceptait de me payer ma scolarité et à la fin de ma scolarité je
devais travailler au sein de cette entreprise mais cela n'a pas eu lieu.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Lors
de mon année de redoublement j'ai deja pensé à tout arreter mais je me
reprenais tjr...en me disant que ca allait durer que trois ans et je
pensais pouvoir aller jusqu'au bout...mais je n'ai pas eu ce courage
lors de la troisieme année j'ai pris cette decision pas a la
legère.Pourquoi? car deja sans interprete ni codeuse c'est tres dur de
suivre des cours avec plein d'informations tres importantes à
capter,n'ayant aucune aide de la part des profs,et ce qui a ete
l'élément declancheur de ma decision c'est lors d'un travail en groupe
personne ne faisait d'efforts pour que je comprenne...et un moment une
personne a dit une phrase qui m'a fait tres mal.et le lendemain j'ai
tout laissé tomber.
Nom et Prénom du témoin : Camille Mucka-Millet
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
Après
l'obtention de mon bac, j'ai fait une formation d'aide soignante par
curiosité qui m'a finalement pas plue, c'est pas ce que je voulais
exercer.
Depuis petite, je voulais être institutrice, je me
forcais donc à aller à l'université de biologie car il faut une licence
pour pouvoir passer en formation CAPEJS. Mais j'ai abandonné par manque
d'interprete et de motivation.
Depuis septembre, j'entame des
études superieurs en belgique, ce qui est adapté à ce que je voulais et
j'ai des interpretes ( presque à temps plein) tout me plait !!
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
A
la rentrée universitaire, l'angoisse est venu en moi, à l'idée de
m'integrer au milieu des entendants... Ca s'est mal passé car à cette
époque là, je ne recevais pas encore d'interpretes.. c'etait dur.. donc
c'etaient mes parents qui m'accompagnaient pour me traduire c'etait
mieux que rien
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
L'université
a essayé de m'encourager, surtout les professeurs... l'un des
professeurs m'a proposé de faire soutien ( je l'ai meme fait ) et j'ai
reussi l'examen de cette matière.
Quant aux interpretes, je n'ai
recu seulement 3 heures par semaines d'interpretariat, cela ne me
suffisait pas, je recoltais moins d'informations par rapport aux
autres, ce qui m'a demotivée ensuite...
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Pas
vraiment, j'ai recu peu d'interpretes, je me battais quand meme en
demandant de recevoir encore plus mais cela n'a été jamais réussi
jusqu'à mon abandon vers le 2eme mi semestre. Mais si je recevais
d'interpretes, je ne sais pas si j'aurai continué jusqu'au bout car me
consacrer toute la journée sur la biologie, c'est qund meme barbant..
donc je ne peux pas dire si c à cause d'interpretes que j'ai abandonné,
je pense que c'est la démotivation en principal.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Oui j'ai songé à abandonner car la filiere ne me convenait pas du tout, je m'attendais à avoir de la therorie et pratique.
J'ai donc enfin trouvé une école qui me convient vraiment, c'est en belgique alors qu'en france il y en a pas ce genre d'etudes.
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
En esperant que les jeunes de l'avenir auront de belles choses pour leurs études !!!
Nom et Prénom du témoin : Aurélien LEYRIS
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
J'ai
fait 3 ans d'études en licence de géographie à Grenoble (de septembre
2004 à juin 2007),j'ai obtenu ma licence de géographie puis je suis
rentré au CAPEJS à chambéry en septembre 2007 que j'ai fini par
démissionner en novembre 2007 et j'ai repris les études en 3ème année
de sciences de la Terre et de l'environnement à l'université de
Perpignan
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
J'ai
contacté l'URAPEDA Rhone Alpes afin qu'ils puissent répondre à mes
besoins mais malheureusement ils n'ont pu venir en aide à la rentrée.
Ma mère est venue pour écrire en bref tout ce que le directeur de
l'université expliquait.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Je
dirai oui et non. Tout d'abord car j'ai pu suivre pas mal de cours
grâce à certains profs qui ont été compréhensifs (ils m'ont envoyé en
avance les cours par email) et d'autres pas du tout. Je n'étais
accompagné pour la plupart du temps d'un interface de communication
alors que je préfère un interprète car l'interface a des problèmes de
compréhension lorsque je signe.C'est une contrainte...Autre chose, je
ne bénéficiais que d'environ 50% du temps des cours traduits en LSF. Ce
qui veut dire que je suis citoyen à 50%!
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Non.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Oui,
j'ai déjà songé et failli maintes et maintes fois à interrompre mes
études faute de moyens insuffisants par rapport à mes attentes. Mais
changer d'école non car j'imaginais que ce serait peut-etre pire
ailleurs que là où j'étais (Institut de Géographie Alpine à Grenoble).
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
Je
voudrais ajouter que même si j'ai réussi ma licence, cela ne veut pas
dire que je n'avais pas besoin de plus d'aide. Si j'avais pu bénéficier
de plus d'aides (plus d'heures de cours traduits en LSF), je PENSE que
j'aurais été sélectionné à l'université de Montréal, qui était mon
rêve...il m'avait manqué juste quelques points...C'est quand même
injuste car je suis si près du but alors que je me suis donné un mal de
chien pour en arriver là malgré les moyens insuffisants. Je dirais que
j'ai quand même du MERITE!y compris ceux qui ont traversé des épreuves
difficiles...échec ou pas, au moins on a su montrer qu'un sourd peut
"aller loin". Je veux finir mon témoignage en adressant aux futurs
étudiants sourds de ne pas baisser les bras car il y en a qui ont
réussi leurs diplômes universitaires ou autres diplômes malgré les
moyens insuffisants offerts par leurs établissements d'accueil donc
vous en êtes CAPABLE!Ayez de la VOLONTE et vous REUSSIREZ!!!
Nom et Prénom du témoin : Pauline BOUILLY
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
Je suis sourde profonde depuis ma naissance.
alors, j'ai obtenu mon BAC STT dans une école spécialisée.
Après
mon BAC STT, je me suis intégrée dans une classe entendante en BTS
comptabilité et gestion des organisations (c'était la première fois de
ma vie)
j'ai etudié pendant 4 ans en BTS c'est à dire que j'ai redoublé deux fois.
Je me suis battue pour l'obtention de BTS et je l'ai eu.
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
C'etait déjà difficile pour moi. Je me suis obligée de communiquer avec les professeurs et suivre les cours.
J'ai
pris les heures pour me traduire (c'est les intrepretes) mais ca a duré
seulement entre 4heures et 12 heures par semaines. (à cause des prix et
c'était limité)
J'avais besoin comprendre les cours donc j'ai pris beaucoup des heures du soutien avec quelques professeurs.
Heureusement, les entrendants m'ont beaucoup aidé. Et aussi, ils m'ont pretes les cours pour que je pouvais les photocopier.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Ooui, mon école a répondu à mes besoins. Par exemple, l'orthophoniste, les soutiens etc...
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Je n'ai pas obtenu des aides financières parce que j'avais une associatioin qui pouvait m'aider à contacter les interpretes.
Mon etablissement s'est occupé de tout.
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Non,
je n'ai pas songé à abandonner mes études donc j'ai fait jusqu'au bout.
C'est à dire que j'ai expliqué aux professeurs pour m'adpater à
comprendre les cours. Par exemple, le video projecteur.
Et aussi,
chaque fois, j'ai demandé aux professeurs de photocopier les cours ou
bien m'envoyer les cours par email (ca a gagné du temps)
Je ne
voulais pas me décourager et je voulais que les professeurs essayait à
adpater aux personnes handicapés. Je leur ai dit que nous etions
normales donc ce serait bien de nous donner les cours ou bien faire un
soutien en privé.
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
Je sais que les jeunes étudiants sourds se battent beaucoup à propos des interpretes ou d'autre chose.
Ce
serait plus simple que les professeurs donnent les cours plus clair.
Parfois, les professeurs ont du mal à suivre les méthodes (par ex les
photocopies des cours, video projecteurs etc...) Ce n'est pas si facile
pour l'intregation comme si j'ai vécu. Il faut nous battre.
J'espère que ca irait améliorer pour les aides financières (et surtout les interpretes)
Nous sommes actuellement 8 étudiants:
7
en études supérieures (BTS économie sociale familiale, BTS informatique
de gestion, BTS réalisation d’ouvrage chaudronné, et BTS comptabilité
et gestion des organisations)
et 1 qui a obtenu le diplôme d’Etat de Conseillère en économie sociale familiale en Octobre 2008.
Nous
poursuivons nos études comme les autres étudiants par le biais du
Service d’Accompagnement Etudiants de l’association 2LPE-Co (Deux
langues pour une éducation Centre Ouest). Ce service répond à notre
besoin fondamental d'étudiants. Notre besoin, c’est l’accessibilité,
avec l’interprétation en français/langue des signes qui nous permet de
poursuivre nos études et de choisir notre métier.
Pour ce service, l’association avait obtenu des financements de 2 origines:
l'AGEFIPH
et une subvention du Conseil Régional.
Avant
la loi de février 2005, les financements accordés au Service
d’Accompagnement Etudiants correspondaient exactement à nos besoins,
c'est-à-dire que les interprètes étaient présents dans tous les cours,
pour nous 8.
Après la loi de février 2005, l’AGEFIPH s’est
désengagé puisque c’est maintenant l’Education Nationale qui a en
charge la scolarité des élèves sourds. Et malheureusement, le Conseil
Régional a diminué ses financements et l’Education Nationale n’a pas
augmenter sa participation.
La philosophie de 2LPE-Co, c’est
de permettre aux élèves sourds un vrai choix comme c'est le cas pour
les autres élèves. Pour cela, il s'agit de couvrir tous les horaires
par des interprètes. Malgré le manque de moyens financiers, 2LPE-Co
garde sa philosophie et reste à l’écoute des étudiants. Cela provoque
malheureusement un déficit important dans l’association 2LPE-Co. Ce
déficit oblige l’association à réduire les heures des interprètes pour
nos cours. Cela nous pénalise dans l'accès à nos études.
En ce
qui nous concerne, nous nous engageons, pour éviter le déficit et pour
pouvoir poursuivre nos études, à faire le don financier de notre
prestation de compensation du handicap ! Parmi nous, certains étudiants
donnent 300 euros par mois à l’association 2LPE-Co dans le but
d’obtenir les heures d’interprètes en plus mais en vain jusqu’à présent.
Plus
le manque d’interprètes est grand, moins les étudiants sont motivés.
Nous sommes inquiets et certains envisagent même d’abandonner les
études. Nous trouvons que c’est vraiment grave.
Pour être
comme des étudiants ordinaires à l’Education Nationale, nous sommes
obligés de faire don de notre argent afin de poursuivre nos études au
lieu de nous consacrer aux études.
Nous trouvons que c’est
injuste parce que nous sommes des étudiants de l’Education Nationale,
nous avons surtout le droit d’étudier et nous avons le droit de choisir
quelles études.
Puisque nous sommes égaux aux autres
étudiants, alors nous exigeons l’accessibilité aux études et la
présence des interprètes. Sil'Education Nationale s'en donne les
moyens, nous pourrons poursuivre nos études à un haut niveau et obtenir
nos diplômes, comme tout étudiant.
Salut!!!
Pour être franc, l'insertion
est bidon. Point de vu d'aide, c'est naze. Ca paraît fort d'entendre
ça, en effet, je suis étudiant en Master 1 de physique chimie à Nantes
et je n'ai aucun aide. Les interprètes ne sont pas spécialisés alors ne
comprennent rien les matières. Alors question : comment réussir les
études? J'ai assez de chance que mes amis de la classe m'aident. C'est
pas très courant. Mais franchement, j'aurai aimé d'avoir des aides
adaptés aux sourds ou malentendants pour bien suivre les cours et de ne
pas taper des cours les soirs pour rattraper les retards.
Je
pense que, ce qui est bien, c'est d'avoir un sous-titrage sur le mur
(projecteur par ordinateur) en même temps que les professeurs parlent.
L'Handisup avait contacté pour ça et ça coûte 600 euros pour peu
d'heure. Ou alors, il faut que les interprètes soient spécialisés dans
les domaines scientifiques, littéraires, artistiques... (pour cela,
pourquoi ne pas créer des formations interprètes pour les études après
bac?). Faut dire que les sourds ou malentendants, ça coûte très cher
pour le gouvernement. Vive l'insertion!!!! Vive les besoins d'aide très
adaptés aux sourds ou malentendants!!! (Humour...). Bref, il y a
intérêt que le putain d'administration ou de gouvernement s'en rend
compte de ça... Je suis assez pessimiste pour ça mais je veux
absolument changer le système administratif ou gouvernemental.
Et je suis prêt de vous aider. Il faut absolument que ça améliore.
Thomas
Bonjour,
je suis, Jérémy ARNAL,
étudiant BAC pro de production graphie. je suis sourd profond comme ma
famille. je reprend l étudiant depuis le mois de novembre 2008 pendant
3 ans.
il y a l interprète (ASIP) mais il y a pas assez donc j
avance très dur et je me sens souvent inaccessibilité sans l interprète
j'ai peur de motiver moins a moins car cet étudiant me plait!
cordialement Jérémy ARNAL
FROGET sélina, je suis sourde.
J'ai arréter l'école en juin 2008 car ce n'est pas facile pour nous.
Il faut toujours chercher des interprétes et même parfois ils ne sont toujours pas dans tous les cours...
Je
trouve qu'il n'y a pas assez d'encouragements en France pour les sourds
donc certains abandonnent l'école et ceci c'est dommage car parfois les
jeunes veulent faire des choses ce qu'ils adore faire, et réaliser leur
rêves...alors qu'on a du mal à faire ce qu'on veut pour le projet,
c'est important pour nous....
Alors moi,j'ai choisie de quitter la
France pour aller faire les études aux usa pour les sourds...il y a
beaucoup d'activités,culture,...et plus d'encouragements...surtout il
faut être motiver, mais, quand on a du mal a faire notre projets sans
interpretes ect...on est moins motiver à aller plus loin...et parfois
trés fatiguant.
En France,pour les sourds ce n'est pas facile à
vivre...donc je souhaite encourager les jeunes puissent réaliser leur
projet ce qui leur plait...déja trouver un travail,c'est difficile pour
nous,donc si ils abandonne l'école c'est encore plus dur...
Donc
aidez-nous à progresser et à mieux vivre nos vies....et trouver les
meilleurs solutions pour qu'on se sentent bien dans notre peau et à la
vie en France...
Merci...
Actuellement, je suis étudiante en architecture
intérieure depuis 2004, apres le bac S. Dans 2 mois, je vais passer à
l'examen de master. J'avoue que j'ai traversé au champ d'obstacles
comme le manque d'interpretes des fois, le mal-être chez certains
professeurs à la presence des interpretes, la bataille pour la demande
de subventions pour mon besoin à l'écoute des professeurs malgré ma
surdité ...
Sans la LSF, je ne serai jamais presentée comme un
designer pour l'architecture ! La LSF m'apporte la grande curiosité au
plus loin, la culture generale, la communication ... Que deviens je
sans la LSF et les interpretes ? Je ne serais que vide.
A la
situation francaise, il y a vraiment la galère : un faible taux
d'interpretes ! Pourquoi !? L'ignorance du besoin de sourds ! Pourquoi
!? Pas encore l'égalité chez des handicapés ! Pourquoi !? Le refus de
certaines etudes pour Sourds ! Pourquoi !?
Mon rêve est d'être citoyenne à 100% en France !!
Maryline R.
J'ai reconnu que la loi de 11 février 2005 fait beaucoup de dégâts.
Elle
est censée de nous avancer dans l'éducation nationale. En réalité,c'est
un cauchemar parce que l'État n'honore pas simplement ses promesses
d'engagement.
En conséquence,nous sommes mis en difficultés d'un
point de vue financier. L'argent manqué antérieurement financé par
Agefiph qui a interrompu depuis environ 2 ans ( je ne suis pas certaine
car j'étais prise dans la doute). Elle estime que ce n'est plus son
rôle de s'engager donc L'éducation nationale doit la relayer.
Mais elle finance que la moitié des ressources au besoin. Donc cela n'est pas actuellement réglée.
Cet problème pénalise les interprètes donc nous subissons la réduction d'horaires.
Mais
cette situation est encore supportable pour moi grâce à les efforts
fournis par mes professeurs de matières qui concernent les examens qui
ont les coefficients importantes. Et aussi elles s'adaptent et
s'arrangent que je puisse comprendre aisément.
Alors l'éventualité
d'abandon ne m'a pas effleurée. j'ai entendu parler que les deux
étudiants ont envie d'abandonner car ils sont dans une galère où il est
difficile de comprendre les cours cause d'un manque d'interprètes.
La
frustration,je le ressens. parce que où sont nos droits d'étudier? Nous
remplissions nos devoirs envers l'État. Nous pouvons réclamer nos
droits.
Ce n'est pas acceptable que nous allons redevenir les citoyens de seconde zone.
J'ai
trouvé que notre accessibilité est limitée. Pour en avoir,nous devons
nous bouger. C'est pénible en vue de la devise « Liberté, Égalité,
Fraternité », L'actuel État l'a nié...
Mais je ne suis pas trop mise en difficulté mais les autres étudiants ont la même chance que moi? cela,je ne le crois pas.
Mon souhait est que les cours d'étudiants sont totalement assurés par les interprètes payés par l'État.
Alexie Faure
Nom et Prénom du témoin : Anonyme
Présentation de votre parcours à partir du BAC :
J'ai obtenu un BAC S avec mention Bien à Rennes (35)en Juin 2006. Je suis arrivée à Boulogne-Billancourt en Septembre 2006 pour préparer un BTS Audiovisuel, option image. Je l'ai préparé en 2 ans. Hélas, je ne l'ai pas eu (9,41 de moyenne). Je le repasse donc en Juin 2009 en candidat libre (pas de possibilité de redoublement). En attendant, je me suis inscrite en 1ère année Lettres Modernes à Paris 3, mais j'ai décidé de ne pas poursuivre au 2nd semestre car cela ne me convient pas.
Qu’est ce qui se passait à la rentrée universitaire ? :
Quand je suis arrivée au BTS,au début, on m'a assurée qu'on allait s'occuper de moi afin d'avoir des soutiens et une sensibilisation à la surdité de l'équipe pédagogique et des étudiants. Le BTS ne dépend pas du système universitaire mais de l'Education Nationale. Ainsi il fallait remplir un projet PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation), mais je n'ai réussi à obtenir une réunion qu'en Février 2007. Cinq mois avait passé depuis la rentrée, j'étais déja démoralisée et très fatiguére moralement. La réponse a été obtenu qu'en Juin 2007 par l'Education Nationale... une année très éprouvante où les élèves et les professeurs avaient du mal à comprendre mon handicap et il a fallu que je me batte pour ne pas laisser tomber et continuer. Je n'ai pas été bien intégrée dans le lycée.
Ensuite concernant la rentrée à la faculté 3 à la Nouvelle Sorbonne, la prise en charge s'est mieux passée par le pôle Handicap. Le probblème a été notamment financier, car le pôle Handicap ne pouvait pas payer pour tous les cours une interprète. C'est pourquoi j'ai fait une demande à la MDPH dont je n'ai toujours pas reçu la Prestation de Compensation.
Votre école a-t-elle répondu à vos besoins ? Si non, pourquoi ? :
Concernant le BTS, le lycée n'a pas du tout répondu à mes besoins. Cela est dû au fait que personne ne voulait prendre en charge mes problèmes et surtout personne ne savait comment faire, même au sein de l'Education Nationale. Je sentais que les professeurs n'étaient pas du tout à l'aise avec moi, ni même les élèves. Ensuite, j'ai également eu des problèmes pendant l'examen. En effet une épreuve pratique durait six semaines, dont le travail se faisait en groupe. C'est pourquoi j'avais demandé un interprète pour les réunions. La demande a été refusée (trop cher pour eux) et ils m'ont proposé que ce soit les professeurs m'aident. N'ayant pas confiance en eux, j'ai décidé d'embaucher une personne connaissant la LSF, à ma charge pendant 6 semaines par le moyen du chèque emploi service. Ce qui n'est pas normal, car ce n'est pas à moi de payer. Ensuite, jusqu'à la veille des épreuves, je ne savais pas si le tiers temps avait été accordé pour moi et si j'avais des interpètes en début d'épreuve écrite et pour les entretiens oraux. Je n'ai eu aucune réponse officielle. Pour chaque épreuve, j'ai eu les réponses la veille ou quelques jours avant par mail. Cela m'a apporté beaucoup de stress et m'a déconcentré pour les révisions du BTS. Je pense que cela a contribué en grande partie à mon échec au BTS.
Avez-vous obtenu des aides financières ? Si non, quels sont les obstacles rencontrés ? :
Je n'ai reçu aucune aide financière. Cependant j'ai demandé à la MDPH de me rembourser la personne que j'ai dû employer pour une épreuve en BTS. J'ai également fait une autre demande pour la fac. Pour le moment, je n'ai toujours rien reçu...
Avez-vous déjà songé à abandonner vos études faute de moyens offerts par votre école ? Ou de changer d’école ? Pourquoi ? :
Oui, j'ai déja songé à abandonner les études car cela est difficile. il faut toujours faire des papiers, beaucoup se déplacer dans Paris pour avoir des informations. Aussi, ma mère téléphone beaucoup pour moi. Depuis que je suis arrivée à Boulogne, cela n'a jamais arrêté. Je sens ma mère vraiment épuisée, car on ne répond pas toujours au téléphone ou tombe sur des répondeurs. Sinon si elle a quelqu'un au téléphone, c'est pour ensuite lui passer une autre personne et ainsi de suite. Au bout d'un moment, cela fait un cycle et on se rend compte que personne n'a vraiment les réponses et ne veulent s'engager. Tout cela finit par devenir fatiguant et empêche de bien se concentrer dans les études.
Vous pouvez ajouter toutes autres suggestions qui pourraient être utiles. ? :
Ce serait bien de créer un système où un étudiant sourd est suivi par une personne afin qu'elle prenne en charge ses problèmes (contact d'un interprète, problème de financement, aménagement de l'examen, sensibilisation à la surdité....)